Les raisons derrière le rachat de Wivoo par Wavestone

Exclu Le Ticket - Le groupe de conseil Wavestone a annoncé ce 3 juin l’acquisition du cabinet spécialiste du produit Wivoo pour 11,5 millions d’euros (+ 4,5 M€ sous conditions). Nous avons voulu en savoir plus en interrogeant Reza Maghsoudnia, directeur du développement stratégique de Wavestone et Thibaut Desreumaux, cofondateur de Wivoo.

⌛ 7 min de lecture

🎫 Les membres Premium du Ticket ont un accès intégral à cet article

---

Les infos du rachat de Wivoo par Wavestone sont disponibles dans cet article

Bonjour Thibaut et Reza. Racontez-nous les coulisses et les raisons de cette opération. Est-ce que Wivoo était en vente ?

Thibaut Desreumaux : Pas du tout ! Jusqu’à mi-janvier, nous n’étions pas en contact avec Wavestone. On était plutôt en train de faire un LBO (Leveraged Buyout).

La raison est simple : l’écosystème numérique est plus complexe et on commençait à sentir un plafond de verre pour nos équipes. Nos seniors voulaient avoir de l’impact au plus haut niveau dans les organisations et on n’était pas capable de leur proposer.

C’est très cool d’être indépendant mais c’est aussi dangereux : tu peux vite te transformer et perdre ton identité en faisant du volume. On remarquait aussi que les référencements chez nos clients devenaient de plus en plus compliqués. Il fallait avoir une capacité dans le numérique mais dans aussi le conseil “dur”.

Quand s’est fait le rapprochement entre Wivoo et Wavestone ?

Thibaut Desreumaux : Je me rappelle d’une première prise de contact avec Reza il y a trois ans. Il voulait savoir si on était à vendre. Cela n’était pas allé plus loin à l’époque.

Au moment où l’on s’est mis en LBO, il y a d’autres boîtes de conseil qui nous ont sollicité. Les banquiers d’affaires parlent visiblement beaucoup. Et, en janvier, Véronique Beaumont, une ancienne de Publicis Sapient qui était à notre board stratégique, nous conseille d’appeler Pascal Imbert, le président et fondateur de Wavestone, qui cherchait justement depuis plusieurs années une société pour déplacer leur empreinte vers le numérique. Selon elle, nous avions la même culture.

Une rencontre qui a visiblement fait évoluer votre stratégie.

Thibaut Desreumaux : J’y suis allé en effet en précisant qu’on n’était pas à vendre. Et j’ai finalement fait tomber mon égo d’entrepreneur qui voulait rester indépendant. Déjà, cela a beaucoup compté pour moi d’être en face du fondateur de la boîte et non pas d’un financier. D’autant qu’il a connu à ses débuts des enjeux de développement similaires aux nôtres.

Et après, il n’y avait aucune raison de ne pas y aller ! Il nous offrait de manière instantanée l’accès à tous les comptes CAC 40 et SBF 120 et les carrières de nos consultants explosaient.

Aujourd’hui, on devient la seule boîte produit à avoir la capacité d’impacter la stratégie produit et data dans les grands groupes dès le jour 1. Avec Wavestone, on peut avoir l’appui des directions générales, ce qui change tout. 

Pour preuve : le jour de la vente, à 15h on célébrait ensemble; à 16h, j’étais en soutenance chez Saint-Gobain. Globalement, on est 8 mois avant que quelqu’un vienne nous dire j’ai besoin d’un Product Manager. On était avec les parties prenantes métier dans l’optique d’avoir un impact sur la stratégie dès le jour 1.

Reza, du côté de Wavestone, quelle est l’ambition derrière ce rachat ?